Pour échapper à la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap, se faisant passer pour un pensionnaire et son éducateur spécialisé. Le début des emmerdes et d’une formidable expérience humaine qui va les changer à jamais.
sorti le 01/05/2024
Poursuivis par la police, un fils et son père en cavale sont contraints de trouver refuge dans une colonie de vacances pour jeunes adultes en situation de handicap ; l’un se fait passer pour un pensionnaire et l’autre pour son éducateur spécialisé.
Peu abordé au cinéma, le handicap mental est un sujet complexe à traiter mais qui peut donner lieu à des moments forts en émotions, en rires comme en pleurs. Prenant le contrepied du Huitième jours de Jaco Van Dormael ou de Hors-Normes de Toledano et Nakache, Artus traite son sujet avec un humour décomplexé rafraîchissant et très progressiste. Entre la bienveillance respectueuse et l’humour moqueur quasi burlesque (comme les coups que se prend sans cesse Marie), le réalisateur équilibre son film avec justesse, ne s’apitoyant jamais sur le sort et déstigmatisant au contraire le handicap par le rire.
En plus de la casquette de réalisateur, Artus se place au cœur de l’histoire, parmi les autres pensionnaires, contraint de « faire l’handicapé ». Par ce partage et une entraide mutuelle, l’alchimie entre les personnages fonctionne à merveille. Conservant leur nom, leur style et certaine de leur particularité, les acteurs atteints de handicap semblent s’amuser dans leur rôle. Ainsi, Arnaud Toupense est réellement fan de Dalida et s’exprime avec la même sincérité sans filtre dans la vie. Proche de ses comédiens, Artus construit le métrage autour de leur personnalité mais ajoute des notes d’humour bienvenues comme les insultes de Ludovic Boul qui fusent sans cesse ou les apparitions ponctuelles du véritable Sylvain qui vit ses meilleures vacances.
On pourrait tout de même reprocher au film une narration très convenue avec des développements de personnages vu et revu pour les animateurs et une fin qui enchaîne des scènes hautement improbables. Pour autant, le ton léger pardonne ces facilités au profit du rire et de la résolution des arcs des personnages qui s’en sortent avec un p’tit truc en plus.
Gwendal Ollivier